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2 septembre - La minute historique

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Message  Bianca Dim 2 Sep - 11:48


La Joconde a disparu ! Apollinaire est soupçonné du vol. Picasso serait complice...

En fait, Monna Lisa est enlevée par un vitrier italien qui la cache deux ans chez lui avant de partir la vendre à Florence.

Voici la merveilleuse histoire d'amour entre un pauvre vitrier italien et la femme la plus célèbre au monde, la Joconde. Parce qu'il aime son sourire qui lui rappelle "celui d'une amie d'enfance", il la kidnappe et la séquestre deux ans durant. Vincenzo Peruggia a également prétendu qu'il voulait faire acte de patriotisme en ramenant la jeune femme dans son pays d'origine et dénoncer les vols d'oeuvres d'art de Napoléon en Italie. Quoi qu'il en soit, il se fait pincer deux ans après le rapt, quand il essaie de la revendre en Italie. En attendant, le vol de la Joconde déclenche un terrible séisme national. Jusqu'à Apollinaire qui est soupçonné...


La découverte de la disparition de la Joconde date du 22 août 1911 quand le peintre Louis Béroud, désireux d'en exécuter une copie, trouve son emplacement vide. Cela ne l'inquiète pas, il en plaisante même avec le gardien de la salle : "Quand les femmes ne sont pas avec leurs amoureux, elles sont supposées être avec leurs photographes." Lorsque l'artiste revient vers 11 heures, l'emplacement est toujours vide. Il envoie le gardien se renseigner chez le photographe du Louvre, qui déclare ne pas l'avoir empruntée. Panique absolue. On a volé la Joconde ! Le préfet Lépine accourt, accompagné du chef de la sûreté Harnard et d'une soixantaine d'inspecteurs. Ils passent le musée, immédiatement bouclé, au peigne fin durant une semaine. La Joconde reste introuvable ! On retrouve bien plusieurs tableaux de Bernard Buffet dans la cave, mais on s'empresse de les y cacher de nouveau...

Le seul indice est une empreinte de pouce sur la vitre récemment installée pour protéger l'oeuvre. On fait venir Alphonse Bertillon pour qu'il puisse la comparer aux empreintes digitales des 257 employés du Louvre. Aucune ne correspond. Bien entendu, personne ne soupçonne l'artisan qui a posé la vitre. Le directeur du Louvre remet sa démission. La presse en rajoute en évoquant mille pistes. Un torchon d'extrême droite agite le spectre du complot juif. Et pourquoi pas al-Qaida, tant qu'on y est ? Un journal soupçonne l'empereur d'Allemagne Guillaume II d'avoir orchestré l'enlèvement. La Société des amis du Louvre offre une récompense de 25 000 francs à qui rapportera le tableau. Le journal L'Illustration double la somme. En vain. Seuls des mythomanes revendiquent le vol, comme l'écrivain italien Gabriele D'Annunzio. L'enquête piétine. Le juge Courroye jure qu'il n'y est pour rien.

Le vol rend la Joconde plus populaire que jamais. On fait la queue au Louvre pour défiler devant l'emplacement vide. Dans les cabarets parisiens, les girls dansent avec un masque de Monna Lisa sur le visage. Une chanson qui lui est dédiée fait fureur. Monna Lisa devient la star de l'époque, c'est Madonna sans petite culotte...

Coup de tonnerre : le 7 septembre, la police perquisitionne chez le poète Guillaume Apollinaire, incarcéré à la Santé. Lui, le voleur de la Joconde ? Allons donc, c'est une plaisanterie. C'est aussi idiot que d'arrêter BHL pour avoir dévalisé une confiserie casher. Bien entendu, l'homme qui fait couler la Seine sous le pont Mirabeau est totalement étranger à la disparition de la Joconde, mais il possède un petit lien avec un objet dérobé plusieurs années auparavant au Louvre. En effet, vers 1904, Apollinaire s'entiche d'un drôle de personnage voleur et mythomane, le Belge Géry Pieret, dont il fait son secrétaire. Or, le 28 août 1911, celui-ci débarque à Paris-Journal avec une tête de femme qu'il affirme avoir volée en 1904 au Louvre. Le lendemain, grand article dans le quotidien et restitution de l'objet.

En lisant l'article, Apollinaire a des sueurs froides, car en 1904 Pieret lui a vendu, ainsi qu'à Picasso, des statuettes primitives phéniciennes prétendument volées au Louvre, après avoir expliqué : "Je les ai chipées au Louvre, mais ce n'est pas sérieux, puisque c'est mal gardé." Croyant à une plaisanterie, le poète et le peintre avaient conservé les statuettes. Picasso s'en inspire même pour réaliser son chef-d'oeuvre Les demoiselles d'Avignon peint en 1907. Or, ces statuettes phéniciennes, le poète et le peintre les possèdent toujours. Qu'en faire ? D'autant que le Louvre, qui a fait l'inventaire de ses oeuvres après le vol de la Joconde, les déclare disparues en même temps que trois cents autres pièces. Les deux "receleurs" décident dans un premier temps de les jeter dans la Seine, mais Apollinaire, chargé de l'opération, ne parvient pas à s'y résoudre. Aussi, le 6 septembre, sous le couvert de l'anonymat, il dépose les statuettes à Paris-Journal, où son ami André Salmon est critique d'art. Au quotidien de les remettre au Louvre. Mais la police a vite fait de remonter jusqu'à Apollinaire, chez qui elle organise une perquisition le lendemain, le 7 septembre, avant de le mettre sous dépôt. Le juge d'instruction Drioux pense-t-il qu'Apollinaire cache la Joconde ? Probablement pas. Il veut l'inculper de recel pour les statuettes. Cependant, devant la levée de boucliers provoquée par son arrestation, il doit le libérer le 12 septembre.

L'enquête piétine. La Joconde semble s'être volatilisée. Elle refait surface deux ans plus tard, en décembre 1913, à Florence, aussi soudainement qu'elle avait disparu. Un marchand d'art italien reçoit la lettre d'un certain Vincenzo Leonard qui lui propose la Joconde. Incrédule, il prévient le directeur du musée des Offices de Florence et lui demande de l'accompagner dans un hôtel florentin, Le Tripoli, où il a donné rendez-vous à ce Leonard. Celui-ci se présente, et montre une peinture qui est bien celle de Vinci. Les deux hommes alertent la police, qui arrête le mystérieux vendeur. Ce dernier avoue s'appeler Vincenzo Peruggia et être celui qui a installé la vitrine de protection de la Joconde en 1911. Il justifie son vol en expliquant avoir voulu ramener la "belle Italienne" au pays.

Du reste, le rapt a été un jeu d'enfant. Le lundi 21 août, jour de fermeture du Louvre, il pénètre au milieu des autres artisans sans attirer l'attention. Il se rend dans le salon Carré, décroche le tableau, l'emporte dans un coin isolé pour le sortir de son cadre et de sa vitre. Personne ne fait attention à lui quand il ressort du musée. Il planque la Joconde sous le plateau de sa table avant de rejoindre son travail. Après la découverte du vol, un inspecteur viendra l'interroger chez lui, sans se douter de quoi que ce soit. Durant deux ans, Peruggia ne parlera à personne de son vol. Jusqu'à sa tentative de vente à Florence qui échoue misérablement. Il est condamné à un an seulement de prison, mais il est libéré au bout de quelques mois, passant aux yeux de beaucoup d'Italiens pour un héros national. Dans un contexte international pourtant tendu, l'Italie remet la Joconde au Louvre. Monna Lisa retrouve son crochet le 4 janvier 1914.

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